Mois : juillet 2018

Les flops du séjour à la maternité

Césarienne oblige, j’ai passé beaucoup trop de temps à la maternité. Petit retour sur les flops majeurs de ce séjour « 4 étoiles » :

 

1 – La valse siestes / biberons

Les premiers jours, s’occuper d’un bébé, c’est un peu comme gérer un tamagotchi avec seulement deux actions : nourrir et changer. Pas de bol pour nous, le faible poids de la cacahuète nous a forcés à jouer directement en mode expert : pour qu’elle prenne du poids rapidement, elle a dû suivre un régime quasi militaire. Pas de repas à la demande pour notre petit bonhomme, mais un biberon spécial prématuré toutes les 3 heures maximum, avec obligation de le boire jusqu’à la dernière goutte. Ce qui implique donc qu’au bout de 3h de sommeil, même s’il était profondément endormi, on devait le forcer à se réveiller pour lui fourrer son biberon dans le gosier et le maintenir éveillé le temps qu’il le termine. Autant vous dire que durant notre séjour, les biberons n’ont pas vraiment été un moment « calme et câlin », mais plutôt une lutte acharnée contre le sommeil du bébé. Ce qui a marché pour nous? Chatouilles du pied, grattouilles de la joue, et détournement de comptines sur le thème des biberons. Je vous laisse apprécier ces paroles extrêmement recherchées* :

C’était un, petit bonhomme, pirouette, cacahuète,
C’était un, petit bonhomme, qui allait boire, tout son biberon, qui allait boire tout son biberon.
Son biberooon, est très très bon, piroueette, cacahuète,
Son biberon, est très très bon, du coup il va, le terminer, du coup il va le termineeer.

*Croyez-le ou non, mais la cacahuète avait l’air d’apprécier ! …OU peut-être qu’elle buvait son biberon plus rapidement juste pour que je m’arrête de chanter… 

 

2 – Le défilé des visites

Dès le début de ma grossesse, j’avais annoncé la couleur : je souhaitais recevoir le moins de visites possibles à la maternité. Les quelques fois où je suis allée voir une jeune maman qui venait d’accoucher, je me suis sentie de trop. Je voulais donc au maximum profiter, dans notre cocon, de ce début de vie à trois. C’était sans compter le personnel médical : je ne saurais pas dire au final combien de professions différentes ont défilé dans notre chambre au cours des 6 jours passés à la maternité. Puéricultrice, aide soignante, sage-femme, pédiatre, infirmière… Abrutis par la fatigue comme on l’était, le pape aurait bien pu franchir le seuil de la porte, on n’aurait de toute façon pas retenu son titre.
Le mieux dans ces visites, c’était le sens du timing : ton bébé vient à peine de s’endormir? Et si on le déshabillait pour le peser? Ton mec a eu pitié de toi et vient de te ramener du Burger King?** Et si on en profitait pour vérifier l’aspect de ta cicatrice? Il est 7h30, tu n’as pas fermé l’oeil de la nuit, et tu as enfin réussi à t’endormir après le biberon de 6h30? TOC TOC, bonjour, c’est l’heure du petit déjeuner, je dépose le plateau ici? (inutile de préciser qu’on a bu notre café BIEN froid pendant notre séjour. Et que le café froid, c’est sacrément pas bon.)

**Ne me jugez pas, après avoir subi un accouchement personne ne devrait avoir à supporter les plateaux repas de la maternité…

 

3 – La chaleur

On nous avait prévenu : dans les chambres de maternité, il fait super chaud. Mais comme là aussi on a voulu se la jouer en mode expert, on s’est ajouté 3 petits bonus supplémentaires :

  • La canicule. Accoucher alors qu’il fait 30 degrés dehors, c’est bien plus sympa !***
  • Les bas de contention. Sexy, glamours, et surtout super agréables à porter en été !
  • Le matelas chauffant de la cacahuète. Imaginez une chambre surchauffée, et ajoutez à ça un couffin en plastique juste à côté du lit, dans lequel se trouve un matelas chauffé à 38 degrés. Sauna, vous avez dit sauna?

*** Pour celles et ceux qui habitent dans le sud de la France, 30 degrés ça ne représente peut-être pas grand chose. Mais bordel, on est dans le NORD, pour nous la canicule c’est quand il fait plus de 20 degrés !

La chaleur étouffante a fini par nous faire oublier toute notion de pudeur : puisque laisser la porte ouverte permettait de récupérer un peu de fraîcheur, les visiteurs des autres chambres ont pu avoir une vue privilégiée sur le papa de la cacahuète vêtu uniquement d’un bas de pyjama Simpsons et de ses deux poches sous les yeux. Quant à moi, j’ai fait profiter le couloir entier de ma crise de nerfs du 3ème jour (baby blues, bonjour). Parce que je suis comme ça moi, je partage tout !

 

 

Bon, je me plains, je me plains, alors que c’est quand même grâce au savoir-faire du personnel de la maternité qu’on a pu avoir un (en toute objectivité) magnifique bébé en pleine forme, et je leur en suis très reconnaissante. Mais je n’aurais pas supporté de passer une journée de plus là bas : pour moi, la vie de parents n’a pu vraiment commencer que lorsqu’on a franchi le seuil de notre maison avec le petit dans les bras.

Et sinon toi là bas au fond, ton séjour à la maternité, tu en as pensé quoi ?

Journal de bord : ma césarienne (presque) programmée (2/2)

A la fin de ce billet, on rentrait à la maison, persuadés qu’il nous restait une semaine pour nous préparer tranquillement à l’arrivée d’un troisième membre de la famille (quatrième, si on compte le chat). Telle qu’on nous l’avait décrite, la césarienne programmée c’était l’équivalent de la livraison « colissimo express » du bébé : arrivée tôt le matin, installation dans une chambre, petite toilette à la bétadine, départ en salle d’opération et 15-20 minutes plus tard, POF, ça fait des chocapics un bébé. Rapide, simple, efficace. Avec le futur papa, on se disait même que ça ne nous ressemblait pas tellement, un accouchement aussi organisé. Ce qui nous caractérise, nous, c’est plutôt le bordel et l’improvisation.

C’est aussi ce qu’a dû se dire la cacahuète, qui n’a visiblement pas apprécié qu’on lui planifie sa date de naissance sans lui demander son avis. La nuit même, moins de 14h après avoir planifié la date, une semaine tout pile avant cette fameuse date, je ressentais mes premières contractions, déjà espacées de moins de 5 minutes : le travail avait commencé.

Pour ajouter un peu de piment à la situation, je m’étais fait ma piqûre d’anti-coagulants quelques heures avant de ressentir les premières contractions. L’anesthésie pratiquée durant la césarienne étant incompatible avec les anti-coagulants, il a fallu attendre que la piqûre ne fasse plus effet. Quand le produit a enfin cessé d’agir, deux sages femmes sont venues me voir toutes penaudes en salle de pré-travail pour m’annoncer qu’une future maman venait de partir en césarienne d’urgence, et que du coup il fallait attendre « encore un peu ». Au final, il s’est bien écoulé dix heures entre mon arrivée à la maternité et le départ en salle d’opération.

Je dois vous avouer un truc : au début des contractions, j’ai prononcé cette phrase de connasse: « Ah mais en fait, c’est ça les contractions? Bah, ça ne fait pas si mal ».
Deux heures plus tard, j’avais envie de remonter le temps et de me coller une énorme tarte dans la tronche tellement cette phrase était stupide. Quatre heures plus tard, je hurlais comme un animal sauvage. Six heures plus tard, j’étais enfin capable de mettre une valeur sur le « 10 » de cette fameuse question : « sur une échelle de 1 à 10, vous avez mal comment? ». Huit heures plus tard, j’alternais contractions et crises de nerfs, persuadée que j’allais finir en accouchement par voie basse tellement la pression sur mon bas-ventre devenait intense. Fort heureusement, j’avais une perfusion de paracétamol pour gérer la douleur (j’espère que l’ironie se ressent à l’écrit…).

Et puis, finalement, après ce qui m’a semblé une éternité, on est venu me chercher. Trois contractions plus tard arrivait la délivrance : la rachi-anesthésie (à prononcer avec des paillettes dans les yeux et des trémolos dans la voix). Enfin, je n’avais plus mal. Enfin, je pouvais respirer normalement. Vu que je venais de faire le Vietnam, le reste de la césarienne a franchement été une partie de plaisir. On a installé un drap juste sous mon cou, histoire de cacher la boucherie qui allait se dérouler derrière, puis le futur papa qui avait été mis à l’écart jusque là a pu me rejoindre (vu qu’il ne m’entendait plus hurler comme un goret depuis plusieurs minutes, il pensait qu’on m’avait mise sous anesthésie générale).

L’extraction du bébé, si elle n’a pas forcément été agréable, n’a pas du tout été douloureuse. Mais on a quand même eu droit à notre petit moment de frayeur. Le personnel médical nous informait en temps réel de ce qui se passait derrière le rideau : « Ah oui effectivement il est en siège ! (sans blague…). Et voilà ses petites fesses… Ses jambes… Ses bras…………………….. ». Et puis plus rien. J’avais beau ne pas être au top de mes capacités intellectuelles, je sentais bien qu’il manquait un truc dans la liste. Il s’est avéré que la tête du bébé était mal positionnée, ce qui explique sûrement pourquoi il n’a jamais voulu se retourner.

Une fois le bébé sorti (avec un peu d’aide, une sage femme a dû le pousser par le haut pour que la tête se débloque), il a été emmené à côté avec le futur papa : moment un peu difficile, jusqu’à ce que j’entende enfin son premier cri (et je peux vous dire qu’il avait déjà du coffre). On est ensuite venu le poser sur moi, en peau à peau, avec le papa à côté. Avoir le bébé tout contre moi, c’était parfait pour réussir à occulter complètement ce qui se passait derrière le rideau, à savoir l’équipe médicale qui nettoyait le champ de bataille (par contre difficile d’ignorer la quantité de sang maculant la blouse des médecins quand ils sont venus nous féliciter !).

On est ensuite allés tous les trois en salle de réveil, pendant presque deux heures. Puis retrait de la sonde urinaire (parce que oui, une sonde urinaire avait été installée suite à l’anesthésie, mais concrètement je n’ai senti ni qu’on me l’installait, ni qu’on me la retirait – et c’est tant mieux !), et retour en chambre. Quelques heures plus tard, je pouvais déjà me lever, difficilement certes, mais sans aide extérieure, et je pouvais sans problème porter le bébé (mais que ce soit une petite cacahuète de seulement 2 kilos 5 m’a sans doute aidé un peu !)

J’avais lu beaucoup de témoignages négatifs sur la césarienne : mamans qui se sont retrouvées seules en salle de réveil, convalescence très difficile et incapacité à s’occuper de son enfant les premiers jours, impression de ne pas avoir « vécu » son accouchement…  Ce n’est pas du tout mon ressenti. Je n’ai jamais été seule, j’ai pu m’occuper du bébé dès le début, et en quelques jours j’étais rétablie. Futures mamans inquiètes de ne pas pouvoir accoucher par voie basse, rassurez-vous : la césarienne n’est pas une fatalité, et vous ne passerez pas pour autant à côté de votre accouchement. Et ne vous inquiétez pas pour la cicatrice : grâce à la bedaine post-partum, vous la verrez à peine ! (oui, bon, on se console comme on peut…)

Journal de bord : ma césarienne (presque) programmée (1/2)

Quelques semaines avant que la cacahuète se décide à pointer le bout de son nez, un ami m’avait dit : « tu verras, les accouchements sont tous différents, on ne peut pas savoir comment ça va se terminer, mais dis toi bien une chose : ça ne se passera JAMAIS comme tu l’avais prévu ». Je n’imaginais pas à ce moment là à quel point il avait raison…

C’est à l’échographie du 3ème trimestre que les mots « césarienne programmée » ont été prononcés pour la première fois, quand on s’est aperçu que la cacahuète était toujours en siège. Pour être honnête, avant d’être enceinte, je voyais la césarienne comme une solution de facilité pour accoucher, et j’aurais adoré qu’en France la césarienne dite « de complaisance » soit autorisée, plutôt que de prendre le risque de transformer mon entrejambe en pâtée pour chien sanguinolente. Mais ça, c’était avant de me renseigner sur le sujet : j’ai vite déchanté quand je me suis rendue compte que d’après les témoignages, la césarienne impliquait surtout une convalescence bien plus longue qu’un accouchement par voie basse, et une incapacité de quelques jours, voire semaines, à s’occuper correctement de son bébé.

J’ai donc testé tous les remèdes de grand-mère pour que la cacahuète se retourne. Entre autres :

  • me mettre plusieurs fois à 4 pattes pendant une demi-heure, la tête reposant sur les avant-bras. Verdict : on s’ennuie grave. Résultat : nul.
  • demander au papa de parler vers le bas de mon ventre, et d’éclairer la base de mon bassin avec une lampe de poche. Lumière + voix grave étant supposées attirer le bébé vers le bas. Verdict : on a l’air bien bête. Résultat : nul.
  • Encourager le bébé via des massages circulaires du ventre à se retourner. Verdict : se masser le ventre, c’est bon pour le transit. Résultat : nul.
  • pratiquer la moxibustion : derrière ce nom bizarre se cache une pratique tout aussi bizarre consistant à faire chauffer le petit orteil avec une herbe spéciale, l’armoise. Verdict : ça brûle un peu. Résultat : nul.

Le médecin de la maternité a alors voulu me planifier une Version par Manoeuvre Externe. C’est un acte médical qui consiste à essayer de retourner le bébé à travers le ventre. Après m’être renseignée via mon moteur de recherche préféré (ok Moogle, parle moi de la VME), j’étais très réticente à accepter : taux de réussite assez bas, surtout dans le cadre d’une première grossesse… Intrusif, désagréable pour la mère, pas forcément agréable pour le bébé… Risques d’accouchement prématuré… Et puis surtout, j’avais fini par me dire que si la cacahuète restait dans cette position, c’est peut-être qu’il s’y sentait bien. Puisque je le sentais bouger, que je le sentais en forme (un peu trop parfois… pauvre, pauvre vessie), je ne voyais pas l’intérêt de le forcer à se retourner. Il s’est finalement avéré que dans mon cas, pour raison médicale (je suis sous anti-coagulants depuis le début de ma grossesse), la version était contre-indiquée, je n’ai donc pas eu à décider si j’acceptais de la pratiquer ou pas.

Restait donc 2 solutions :

  • accoucher via césarienne programmée 2 semaines avant le terme
  • réaliser un scanner du bassin, et si les mesures le permettaient, tenter un accouchement par voie basse

Concrètement, l’accouchement par voie basse en siège me terrorisait, surtout qu’avec mes anticoagulants il existait un risque que je ne puisse pas avoir la péridurale dans les temps. Ce que je craignais par dessus tout : essayer d’accoucher par voie basse, ne pas y arriver, bloquer au niveau de la tête et finir en césarienne d’urgence.

Mais le discours de mon médecin sur la césarienne était assez culpabilisant, et on m’encourageait fortement à tenter la voie basse. A trois semaines du terme, j’étais donc à la maternité pour prendre les mesures de mon bassin. Verdict : malgré la petite taille du bébé, les valeurs étaient trop justes pour tenter la voie basse (yes !).
A l’issue du rendez-vous, on me programmait finalement une césarienne pour le 10 juillet, une semaine plus tard. Et même si avec le futur papa on ne pouvait pas s’empêcher de trouver ça un peu bizarre de « choisir » la date de naissance de notre enfant, c’est soulagés qu’on quittait la maternité ce jour là pour rentrer à la maison et nous occuper tranquillement des derniers préparatifs avant l’arrivée de la cacahuète.

(à suivre)

Les flops de ma grossesse

Je sais que certaines femmes adorent être enceintes. Elles se sentent « vraiment » femmes, sont fières de leur ventre de grossesse, rayonnent d’une aura particulière… Ce n’est pas mon cas. Même si ma grossesse s’est avérée plutôt cool, je suis contente que ce soit terminé, contente que mon corps soit revenu à la normale (enfin, si l’on peut vraiment qualifier de « normal » l’état dans lequel je suis depuis le retour de la maternité, savant mélange de fin de baby blues, de chute d’hormones et de fatigue). Parce qu’on ne va pas se mentir, ces 9 derniers mois ont quand même été ponctués de pas mal de trucs un peu nazes. Petit top 8 des flops de la grossesse :

 

1 – Les interdits alimentaires.

Salmonellose, toxoplasmose, listériose… Être enceinte, c’est se soucier de tous ces trucs en « ose » et devoir du coup se priver de tout ce qui est bon. Finis donc charcuterie, mousses au chocolat, tartes au citron meringuées, mayonnaise maison, viandes à point… Le must? Tomber enceinte à Noël, et dire au revoir au foie gras, au champagne et au saumon fumé… Heureusement, pour le petit côté festif, il reste les biscuits 3D cacahuète.

 

2 – Les soirées

Faire un after dans un bar quand tu es enceinte, c’est accepter de passer une soirée entière à siroter au choix :

  • du coca. Mais pas trop hein, parce que les sodas, pendant la grossesse, ce n’est pas très bon, trop sucré, et l’aspartame ce n’est pas terrible non plus donc on évite le light, et…
  • des diabolos. Je n’en avais pas bu depuis très (TRÈS) longtemps, et devinez quoi? C’est dégueulasse.
  • du jus de fruits. Sauf que dans les bars, en général, le jus de fruits c’est un concentré plein de sucre, et le choix se limite souvent à « jus d’orange ou jus de pomme? ».
  • de l’eau. Voilà voilà.

Si vous avez de la chance, le bar proposera quelques cocktails sans alcool. Que vous paierez souvent plus cher que la version avec alcool, allez savoir pourquoi. Si vous n’avez pas de chance, on vous répondra ce qu’on m’a dit dans un célèbre bar à cocktails de Lille :

Un cocktail sans alcool? On ne fait pas ça ici, c’est un non sens. Mais on fait de très bonnes limonades* !

*Psst : monsieur le barman, si un jour tu tombes sur ce blog, je ne sais comment : tu peux te la mettre où je pense ta limonade. Bisous.

 

Du coup tu évites les soirées dans les bars, à la place tu invites les gens chez toi, et là tu peux sortir l’arme fatale, LE truc qui te permet de trinquer dignement :

festillant
Sans alcool, la fête est plus folle !

 

3 – Les vêtements moches

Etre enceinte, c’est aussi renoncer à tout style vestimentaire. Je ne suis pas une fashion victim, loin de là, mais il y a des limites : vêtements informes, illustrations niaises au possible, couleurs immondes… Enfin mesdames et messieurs les designers de vêtements de grossesse, vous ne pensez pas que ça nous suffit de nous sentir grosses et moches? Il faut vraiment ajouter à ça la tunique jaune canari annonçant « bébé en cours de chargement » ou « toi + moi = mini nous coeur coeur coeur » ?

Enfin, je suis un peu dure : certains magasins proposent des collections assez sympas de vêtements de grossesse… Mais à quel prix? Sérieusement, quel est l’intérêt de craquer son PEL pour des vêtements qui ne nous iront que quelques mois?

 

4 – Les culottes géantes

Pas envie de m’épancher là dessus… Mais prendre deux tailles de culottes en 9 mois, c’est quand même assez plombant pour le moral…

 

5 – Le colostrum, cet enfoiré

Depuis le début de ma grossesse, au milieu de toutes mes incertitudes, il y a une chose que je savais de façon sûre : je n’allaiterai pas. Je n’ai jamais douté de ce choix. Sauf que mon corps, lui, en a décidé autrement. Depuis le 4ème mois environ, il s’est préparé à allaiter. La première fois que j’ai vu une petite tache sur mon T-shirt, pile au milieu du sein droit, je me suis dit « ah mince, je me suis salie », et je me suis changée. Quand une heure plus tard la même tache faisait son apparition, j’ai compris que j’étais dans la mouise et que j’allais devoir investir dans des coussinets d’allaitement. Ce que je ne savais pas à ce moment là, c’est que ces fuites qui me semblaient horribles à l’époque, ce n’était RIEN comparé à ce qui m’attendrait après l’accouchement… Mais ça, c’est une autre histoire !

 

6 – Les envies pipi

Un symptôme de grossesse pas très original, mais bien handicapant : à partir du 7ème mois à peu près, je me suis retrouvée incapable de rester plus d’une heure sans aller faire pipi. En même temps, difficile de te retenir quand tu as une petite cacahuète dans le ventre dont l’activité favorite consiste à te donner des coups de pieds dans la vessie ! L’avantage, c’est que maintenant, je serais capable d’écrire un guide touristique des WCs publics de Lille, en les classant par propreté, gratuité et horaires d’ouverture… Ça peut toujours servir !

 

7 – Les poils sournois

On reste dans le glamour, toujours ! C’est bien connu : enceinte, on est sensées avoir « de beaux cheveux ». Ce qu’on ne nous dit pas, c’est qu’il n’y a pas que les cheveux qui poussent bien sous l’effet des hormones de grossesse : il y a aussi… à peu près tout le reste. Et parfois à des endroits totalement improbables. Voilà comment je me suis retrouvée avec un duvet du plus bel effet tout autour du nombril. Sexy, vous avez dit sexy? En tout cas ce qui est sûr, c’est qu’on peut dire que j’ai eu une grossesse…. Au poil ! Ba dum tschh !**

** Vanne approuvée par l’ADBP, l’association de défense des blagues pourries.

 

8 – L’obsession du ventre de grossesse

Une des choses que j’ai le moins supportée pendant ces neuf mois, c’est l’obsession des gens pour le ventre de grossesse. Comme si le fait d’être enceinte marquait au fer rouge juste au dessus de ton nombril (poilu) « allez-y les gars, regardez, touchez, c’est open bar! ». Entre tes proches qui te demandent régulièrement combien de kilos tu as pris, tes amis qui ne t’accueillent plus en te disant « bonjour » mais « ah ça y est tu as bien grossi, ça se voit ! », ou encore Tatie Raymonde qui vient poser de force sa main sur ton ventre en te demandant si tout va bien là dedans… D’un seul coup tu n’as plus l’impression d’être une personne à part entière, mais juste un ventre sur pattes.

 

Bon, je me plains, je me plains, mais j’ai évité pas mal de symptômes bien nuls (nausées, remontées acides, hémorroïdes, jambes lourdes, et j’en passe…), et je sais qu’au final j’ai eu ce qu’on appelle une grossesse « facile » : une semaine avant d’accoucher, je travaillais encore. Et puis quand je vois la cacahuète que j’ai fabriquée durant ces 9 mois, je me dis que ça valait quand même le coup !

Mode rabat-joie ON.

On est champions du monde, youpi youpla boum tralala…

Appelez moi madame Rabat Joie si vous voulez, mais cette coupe du monde me laisse totalement de marbre. C’est assez bizarre de passer autant à côté d’un évènement qui fédère le pays entier. Les plus bourrés sensibles sont en train de pleurer dans la rue, les nostalgiques repassent la musique de France 98, les patriotes chantent la marseillaise, les pétards claquent, les voitures klaxonnent… Et moi je suis enfermée à la maison, à pester toute seule contre le bruit dehors en écoutant de la musique d’adulte (la BO d’un dessin animé Disney), en mangeant un repas d’adulte (un bol de céréales), tout en surveillant d’un oeil de louve la petite chose braillante qu’on a extraite de mon ventre, et qui présentement est en train de ronfler tout ce qu’il peut. Au moindre signe de réveil, je me précipiterai dans la cuisine pour préparer son prochain biberon.

Ma priorité, aujourd’hui comme hier, ce n’était pas de savoir si 11 guignols en shorts allaient réussir à marquer des buts. C’est de réussir à aller me coucher en me disant « il respire encore, il n’a pas l’air malheureux, mission accomplie ».

…et je sais que ce n’est pas une réaction saine. Je n’ai pas envie d’être le genre de mère qui pense bébé, parle bébé, respire bébé, vit bébé… Je l’ai clamé haut et fort durant toute ma grossesse, « ce n’est pas parce que je vais pondre que je vais changer ! ».
Mais voilà que je me surprends à ne pas réussir, pour le moment en tout cas, à m’intéresser à autre chose qu’au bien-être de la « chair de ma chair ». Foutues hormones.

Je me fixe donc un objectif pour la semaine prochaine : réussir à sortir sans le bébé, pour faire autre chose qu’aller acheter des couches ou du lait. On y croit. Après tout, on est champions du monde…

 

 

 

Tout ça, c’est de SA faute !

Moi, devenir maman? On peut dire que ce n’était pas gagné d’avance… Jusqu’à il y a environ deux ans, mon entourage me connaissait comme « celle qui ne veut pas d’enfant ». Il faut dire que je ne me gênais pas pour clamer haut et fort mon aversion pour ces petits êtres braillants qu’on appelle « bébés ». Je m’extasiais bien plus facilement devant un chiot ou un chaton qu’un bébé, je m’étais toujours arrangée pour ne jamais avoir à porter un nourrisson, et dans mon esprit la grossesse s’apparentait à une maladie: grossesse, ténia, même combat, sauf qu’au moins le ténia te fait maigrir, LUI.
Tomber enceinte, pour moi, c’était en fait accepter volontairement de jouer dans le remake d’Alien.

Quand ma soeur m’a annoncé qu’elle était enceinte, il y a presque 12 ans, ma réaction a été totalement saine, adulte et responsable : je suis allée m’enfermer dans la salle de bain et je me suis mise à pleurer. Des pleurs de joie? Absolument pas, des pleurs de panique plutôt. Dans mon esprit, il allait forcément lui arriver quelque chose de terrible pendant ces 9 mois, le bébé allait lentement mais sûrement lui aspirer son énergie.

Et puis je l’ai rencontré. Lui avec qui tout se passe si bien depuis presque 6 ans. Lui avec qui on affronte les petites et grosses galères de la vie (presque) sans sourciller, qui me soutient dans mes lubies et mes névroses, qui m’a fait découvrir qu’on pouvait se sentir « en famille » dans son couple, qui a adopté malgré ses pseudo allergies mon chat obèse et envahissant. Avec qui on a réussi à traverser une longue période de double chômage à la maison sans se balancer la vaisselle à la tête. Et qui après tout ce temps continue à me complimenter et me trouver jolie, malgré ces sournois de kilos en trop qui se sont doucement mais sûrement installés dans certaines parties de mon anatomie (note aux célibataires : profitez de votre taille de vêtement actuelle, ça ne durera pas !).

Sauf que lui, les enfants, c’était son truc. Alors que je pensais la mienne fracassée depuis longtemps, son horloge biologique à lui tournait, tournait, tournait…

…et voilà le résultat. Il y a deux ans, pour lui, je me suis dit qu’on pouvait essayer. Que ce foutu instinct maternel devait bien être planqué quelque part, et qu’il finirait sûrement par pointer le bout de son nez quand un mini-nous fera son apparition. Qu’un mélange de nous deux, ça pourrait être cool finalement. Que malgré mes ovaires un peu pourris qui ont fait dire à ma gynéco « ah ben ça va pas être simple hein, il faudra sûrement prendre un traitement, ça risque de prendre du temps », on pourrait peut-être y arriver… Et que PEUT-ÊTRE je serais capable de survivre à la grossesse. Spoiler alert : pour le moment, il semblerait que j’y ai survécu…

 

 

Point sur la situation

A l’heure où j’écris ces lignes, je suis épuisée. Je sens le vieux lait caillé, je porte une couche, j’ai mal partout, une cicatrice parcourt le bas de mon ventre, mon nombril ne ressemble plus à rien, des feuilles de chou garnissent mon soutien-gorge et je ne suis pas sortie à plus de 100 mètres de la maison depuis 4 jours.

A l’heure où j’écris ces lignes, un petit être que je ne connais pas encore vraiment fait des petits bruits bizarres à côté de moi, et je sais que ça signifie qu’il va bientôt falloir aller mélanger 30g de lait en poudre à 90ml d’eau.

A l’heure où j’écris ces lignes, les français espèrent de tout leur coeur réitérer l’exploit de 98 et remporter une nouvelle fois la coupe du monde. De mon côté, j’espère de tout mon coeur réitérer l’exploit de cette nuit et réussir à dormir à nouveau plus de 2h consécutives. Si ça arrive j’aurais vraiment l’impression d’être championne du monde.

A l’heure où j’écris ces lignes, cela fait 9 jours que mon couple est devenu une famille. Et bordel, c’est quand même une sacrée aventure !