Tout ça, c’est de SA faute !

Moi, devenir maman? On peut dire que ce n’était pas gagné d’avance… Jusqu’à il y a environ deux ans, mon entourage me connaissait comme « celle qui ne veut pas d’enfant ». Il faut dire que je ne me gênais pas pour clamer haut et fort mon aversion pour ces petits êtres braillants qu’on appelle « bébés ». Je m’extasiais bien plus facilement devant un chiot ou un chaton qu’un bébé, je m’étais toujours arrangée pour ne jamais avoir à porter un nourrisson, et dans mon esprit la grossesse s’apparentait à une maladie: grossesse, ténia, même combat, sauf qu’au moins le ténia te fait maigrir, LUI.
Tomber enceinte, pour moi, c’était en fait accepter volontairement de jouer dans le remake d’Alien.

Quand ma soeur m’a annoncé qu’elle était enceinte, il y a presque 12 ans, ma réaction a été totalement saine, adulte et responsable : je suis allée m’enfermer dans la salle de bain et je me suis mise à pleurer. Des pleurs de joie? Absolument pas, des pleurs de panique plutôt. Dans mon esprit, il allait forcément lui arriver quelque chose de terrible pendant ces 9 mois, le bébé allait lentement mais sûrement lui aspirer son énergie.

Et puis je l’ai rencontré. Lui avec qui tout se passe si bien depuis presque 6 ans. Lui avec qui on affronte les petites et grosses galères de la vie (presque) sans sourciller, qui me soutient dans mes lubies et mes névroses, qui m’a fait découvrir qu’on pouvait se sentir « en famille » dans son couple, qui a adopté malgré ses pseudo allergies mon chat obèse et envahissant. Avec qui on a réussi à traverser une longue période de double chômage à la maison sans se balancer la vaisselle à la tête. Et qui après tout ce temps continue à me complimenter et me trouver jolie, malgré ces sournois de kilos en trop qui se sont doucement mais sûrement installés dans certaines parties de mon anatomie (note aux célibataires : profitez de votre taille de vêtement actuelle, ça ne durera pas !).

Sauf que lui, les enfants, c’était son truc. Alors que je pensais la mienne fracassée depuis longtemps, son horloge biologique à lui tournait, tournait, tournait…

…et voilà le résultat. Il y a deux ans, pour lui, je me suis dit qu’on pouvait essayer. Que ce foutu instinct maternel devait bien être planqué quelque part, et qu’il finirait sûrement par pointer le bout de son nez quand un mini-nous fera son apparition. Qu’un mélange de nous deux, ça pourrait être cool finalement. Que malgré mes ovaires un peu pourris qui ont fait dire à ma gynéco « ah ben ça va pas être simple hein, il faudra sûrement prendre un traitement, ça risque de prendre du temps », on pourrait peut-être y arriver… Et que PEUT-ÊTRE je serais capable de survivre à la grossesse. Spoiler alert : pour le moment, il semblerait que j’y ai survécu…

 

 

Point sur la situation

A l’heure où j’écris ces lignes, je suis épuisée. Je sens le vieux lait caillé, je porte une couche, j’ai mal partout, une cicatrice parcourt le bas de mon ventre, mon nombril ne ressemble plus à rien, des feuilles de chou garnissent mon soutien-gorge et je ne suis pas sortie à plus de 100 mètres de la maison depuis 4 jours.

A l’heure où j’écris ces lignes, un petit être que je ne connais pas encore vraiment fait des petits bruits bizarres à côté de moi, et je sais que ça signifie qu’il va bientôt falloir aller mélanger 30g de lait en poudre à 90ml d’eau.

A l’heure où j’écris ces lignes, les français espèrent de tout leur coeur réitérer l’exploit de 98 et remporter une nouvelle fois la coupe du monde. De mon côté, j’espère de tout mon coeur réitérer l’exploit de cette nuit et réussir à dormir à nouveau plus de 2h consécutives. Si ça arrive j’aurais vraiment l’impression d’être championne du monde.

A l’heure où j’écris ces lignes, cela fait 9 jours que mon couple est devenu une famille. Et bordel, c’est quand même une sacrée aventure !