Quelques semaines avant que la cacahuète se décide à pointer le bout de son nez, un ami m’avait dit : « tu verras, les accouchements sont tous différents, on ne peut pas savoir comment ça va se terminer, mais dis toi bien une chose : ça ne se passera JAMAIS comme tu l’avais prévu ». Je n’imaginais pas à ce moment là à quel point il avait raison…

C’est à l’échographie du 3ème trimestre que les mots « césarienne programmée » ont été prononcés pour la première fois, quand on s’est aperçu que la cacahuète était toujours en siège. Pour être honnête, avant d’être enceinte, je voyais la césarienne comme une solution de facilité pour accoucher, et j’aurais adoré qu’en France la césarienne dite « de complaisance » soit autorisée, plutôt que de prendre le risque de transformer mon entrejambe en pâtée pour chien sanguinolente. Mais ça, c’était avant de me renseigner sur le sujet : j’ai vite déchanté quand je me suis rendue compte que d’après les témoignages, la césarienne impliquait surtout une convalescence bien plus longue qu’un accouchement par voie basse, et une incapacité de quelques jours, voire semaines, à s’occuper correctement de son bébé.

J’ai donc testé tous les remèdes de grand-mère pour que la cacahuète se retourne. Entre autres :

  • me mettre plusieurs fois à 4 pattes pendant une demi-heure, la tête reposant sur les avant-bras. Verdict : on s’ennuie grave. Résultat : nul.
  • demander au papa de parler vers le bas de mon ventre, et d’éclairer la base de mon bassin avec une lampe de poche. Lumière + voix grave étant supposées attirer le bébé vers le bas. Verdict : on a l’air bien bête. Résultat : nul.
  • Encourager le bébé via des massages circulaires du ventre à se retourner. Verdict : se masser le ventre, c’est bon pour le transit. Résultat : nul.
  • pratiquer la moxibustion : derrière ce nom bizarre se cache une pratique tout aussi bizarre consistant à faire chauffer le petit orteil avec une herbe spéciale, l’armoise. Verdict : ça brûle un peu. Résultat : nul.

Le médecin de la maternité a alors voulu me planifier une Version par Manoeuvre Externe. C’est un acte médical qui consiste à essayer de retourner le bébé à travers le ventre. Après m’être renseignée via mon moteur de recherche préféré (ok Moogle, parle moi de la VME), j’étais très réticente à accepter : taux de réussite assez bas, surtout dans le cadre d’une première grossesse… Intrusif, désagréable pour la mère, pas forcément agréable pour le bébé… Risques d’accouchement prématuré… Et puis surtout, j’avais fini par me dire que si la cacahuète restait dans cette position, c’est peut-être qu’il s’y sentait bien. Puisque je le sentais bouger, que je le sentais en forme (un peu trop parfois… pauvre, pauvre vessie), je ne voyais pas l’intérêt de le forcer à se retourner. Il s’est finalement avéré que dans mon cas, pour raison médicale (je suis sous anti-coagulants depuis le début de ma grossesse), la version était contre-indiquée, je n’ai donc pas eu à décider si j’acceptais de la pratiquer ou pas.

Restait donc 2 solutions :

  • accoucher via césarienne programmée 2 semaines avant le terme
  • réaliser un scanner du bassin, et si les mesures le permettaient, tenter un accouchement par voie basse

Concrètement, l’accouchement par voie basse en siège me terrorisait, surtout qu’avec mes anticoagulants il existait un risque que je ne puisse pas avoir la péridurale dans les temps. Ce que je craignais par dessus tout : essayer d’accoucher par voie basse, ne pas y arriver, bloquer au niveau de la tête et finir en césarienne d’urgence.

Mais le discours de mon médecin sur la césarienne était assez culpabilisant, et on m’encourageait fortement à tenter la voie basse. A trois semaines du terme, j’étais donc à la maternité pour prendre les mesures de mon bassin. Verdict : malgré la petite taille du bébé, les valeurs étaient trop justes pour tenter la voie basse (yes !).
A l’issue du rendez-vous, on me programmait finalement une césarienne pour le 10 juillet, une semaine plus tard. Et même si avec le futur papa on ne pouvait pas s’empêcher de trouver ça un peu bizarre de « choisir » la date de naissance de notre enfant, c’est soulagés qu’on quittait la maternité ce jour là pour rentrer à la maison et nous occuper tranquillement des derniers préparatifs avant l’arrivée de la cacahuète.

(à suivre)

1 Comment on Journal de bord : ma césarienne (presque) programmée (1/2)

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